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La Dernière Croisade

 

Jusqu'à la Fin du Monde  [10 Juillet 2006]                                           

Tout le monde boit, mange. Tout le monde passe un bon moment. La chaleur envahit le monde, l'été prend ses marques, la sueur recouvre des corps qui s'éveillent au monde... Les couples se forment. On s'amuse. Sauf qu'ici, on parle de la Fin du Monde.

Dépenser l'argent, vider les verres, voilà ce qu'il faut être habituer à faire, ce qu'il faut s'habituer à vivre. La vie est une mendiante qui peut tout nous prendre si on se laisse prendre à ses yeux innocents. Ces jours nous manqueront tous probablement quand on arrêtera de penser.

Embrasser la vie et lui briser le coeur. Autant vivre avant la mort que vivre après la Fin du Monde. Parce qu'alors que restera-t-il de l'Homme, de nous, de la Terre, de la Création ? Les animaux survivront-ils à l'homme, la conscience n'est-elle qu'un artifice de plus pour permettre de voir la mort arriver ?

Alors vivre. Fuir en avant, courir dans chaque rue qui pourrait se présenter, courir là où on pourrait marcher, pour tout voir, tout découvrir. Et s'arrêter. Profiter. Regarder. Observer. Puis participer. Le ridicule ne tue pas. Ce qui ne tue pas nous rend plus fort. Le ridicule nous rend plus fort. Se jeter dans la mêlée donc. En sortir, meilleur. Aller chercher le juste, l'injuste, jusqu'à trouver quelque chose, quelqu'un. Et recommencer. Un flux, un reflux. Se lever le matin, se coucher le soir, avec toujours de nouvelles vagues. Comme l'océan.

Inutile de dire qu'il faut profiter de chaque jour avant qu'il ne se termine. Tout le monde le sait, ça n'empêche personne d'aller se coucher avant d'avoir accompli quelque chose d'important... d'important... d'important... d'important... d'important ? Quoi ? Au moins une dernière Fête de fin du monde.


La Première Fois  [23 Juillet 2006]  

La vie est une immense maison, avec un grand nombre de pièces à explorer. Chaque nouvelle pièce nous fait nous sentir différent, c'est une nouvelle expérience. A chacune de ces pièces correspond une porte. Pour chacune de ses portes, il faut une clef. Les clefs de la vie ne sont pas difficile à trouver. Mais la plupart des gens préfèrent fuir par la porte de derrière.

Vivre quelque chose pour la première fois. Une expérience unique. Il suffit de regarder un enfant grandir. Comme le soleil, il illume la vie de sa joie. Pourquoi grandir nous fait-il oublier de vivre ? Qui peut se vanter de découvrir une nouvelle chose chaque jour ? C'est pourtant si facile. Le monde est plein d'opportunités que personne n'ose saisir.

Se faire du soucis. Chercher des explications quand il n'y a rien à comprendre. Sécher ses larmes après un au revoir. Oublier sa famille. Passer son temps à courir après... quoi. Ne pas savoir comment agir. Ne pas avoir le temps d'aimer. La liberté est sur le pas de la porte, ce sont tous ces actes inutiles qui empêchent d'aller lui ouvrir.

Aveugle. Sourd. Muet. Pourquoi l'être quand on a la possibilité de découvrir, de voir, d'entendre, de toucher ce que la veille nous avait fait ignorer ? Être sans dessus dessous, chaque jour.

Avoir le pouvoir de vivre quelque chose pour la première fois chaque jour, c'est avoir le pouvoir de redevenir un enfant n'importe quel jour de sa vie. Il faut en profiter. Parce que les jours, jours, jours, s'enfuient comme les chevaux par-dessus la colline.

Guerre  [09 Août 2006]                                             

Les larmes coulent sur les joues comme le sang autour des blessures. La guerre creuse ses sillons dans le monde, des tombes dans un cimetierre. Les hommes sont les victimes. Les hommes sont les coupables.

Dès notre plus jeune âge, l'envie de détruire, de frapper, de faire mal nous démange. L'envie de montrer à notre environnement notre pouvoir, et notre influence. Enfant, distingues-tu le bien du mal ? Ce n'est qu'en grandissant que ces pulsions se calment pour se diluer dans d'autres domaines. Energie sexuelle, exercices physiques, télévision... La guerre n'est en ce sens qu'un désir enfantin, une régression.

La guerre déchire le monde... La souffrance. La douleur. La peine. C'est ce qui remplit une vie. Supporter le froid permet d'apprécier la chaleur. La haine du jour prie la nuit pour l'amour. Ces si sombres moments ne peuvent être vécus que grâce à de courts instants de bonheur que la vie amène, tel un arc-en-ciel sous la pluie. Et ce soleil, si brillant, efface les ombres, ne laisse que les cicatrices de la guerre.

Le bonheur est une arme brûlante… Pourquoi lorsqu'on la tient dans ses mains, on tire sur les autres, avant de retourner l'arme contre soi ? Autodestruction. Automutilation. Il est plus facile de se plaindre du malheur que d'apprécier l'instant présent.

Il suffirait pourtant de se rendre. Tendre le drapeau blanc. Mener une guerre ne sert à rien lorsque l'espoir et la paix sont suffisants. Aller vers les autres. Aimer.

Des battements de coeur dans le lointain... PAN ! PAN ! PAN ! Suis-je mort ou vivant ?


Enfants de la Providence  [28 Août 2006]                                             

Oh enfant, essuie tes larmes. Si tu savais comme j'ai besoin de toi pour être fort... Le jour est aussi sombre que la nuit est longue. Il est étonnant de voir comme un simple bébé peut éclairer un monde si noir.

Un enfant découvre. Il voit le monde pour la première fois. Il ne s'en rend pas compte. Mais celui qui le regarde peut l'observer. Voir un enfant découvrir le monde, voilà qui fait voir le monde d'un oeil nouveau à celui qui croyait avoir déjà tout découvert. Des larmes aux yeux... Quel professeur peut dire pourquoi l'enfant rit quand le vieillard pleure ?

L'âge est une poussière dans l'oeil de l'adulte. Le soleil tourne, tourne autour de la Terre, les jours fuient, les années disparaissent dans la nuit. Au milieu, dans l'ombre, l'enfant rencontre l'adulte. Ils ont besoin d’apprendre, mais ils s’endorment avant, et chacun rêve la vie de l’autre.

Arrive le lundi matin. Dix-huit ans ont passé. Combien de temps ? Trop. Où est l'émerveillement passé ? Comme affronter une vie lorsque rien ne trouve plus grâce à son regard ? Le Temps est hors de contrôle. Les arbres et les tombes vont devenir de plus en plus grand... Mais avant, il y a cette fille. Il y a aussi ce garçon, qui a son coeur qui bat.

Un jour, ils grandiront. Et garçons et filles, ils feront des enfants. Et ces garçons et filles, ils feront des enfants et ces garçons et filles, ils feront des enfants et ces garçons et filles, ils ne feront des enfants,
Mais aucun comme celui-ci.


L'Ouragan du Bonheur  [26 Septembre 2006]                                             

Tout homme est un bâtiment en feu. Il se tient devant la fenêtre, regardant à l'extérieur, attendant que le temps vienne le dévorer de ses flammes. Tout homme est un noyé dans l'océan, puisque personne ne lui apprends comment nager. Tout le monde pourrait bien mieux respirer s'ils se trouvaient transformés en nuage.

Il est vrai que les nuages sont justes accrochés au ciel, comme de simple Cadillacs noirs autour des enterrements. Qu'est-ce qui nous étouffe ? Qu'est-ce qui empêche tout le monde de respirer, de connaître le bonheur ? A moins que... A moins que ce ne soit justement le bonheur qui étouffe les hommes.

Les bons moments nous tuent ? La vie, en s'allongeant, rend les moments terribles de moins en moins douloureux. Et la vie pourrait-elle être belle sans certains moments de douleur ? Putain. Les accouchements. Mais si la vie n'est plus belle sans douleur, combien choisiront de ne plus jamais voir la beauté ? Lorsque la vie devient plus longue, les moments terribles se font de plus en plus doux... Mais pour combien ces moments sont déjà assez doux ?

Sans savoir pourquoi se sentir morose, on en vient à faire des choses folles. Pourquoi nommer nos enfants de noms de villes dans lesquelles nous n'avons jamais mis les pieds ? Peut-être par espoir qu'eux s'y rendront un jour. Sans raison, l'être humain se sacrifie. Le bonheur le ronge, le brûle, le submerge, et il ne peut s'en sauver que par la douleur du réveil. Comme si tout le bien qui l'enfouissait n'était qu'un rêve.

Les bons moments nous tuent. Mais ce qui nous sauve, c'est notre orgueil. Notre persévérance. Notre bêtise ? Parce que jamais on ne se laissera abattre si on pense pouvoir trouver un meilleur endroit, ou juste une meilleure façon, pour tomber.

Drôle de chute.


Adieu (et merci pour tout)  [29 Octobre 2006]                                             

Nous espérons que vous avez aimez votre séjour. C'était bon de vous avoir avec nous, même si c'était juste pour un jour. Maitenant, le soleil brille à l'extérieur, vous pouvez reprendre votre route et vous éloigner... Il semble que le paradis soit à votre portée.

L'amitié sauve les âmes, émerveille, soulève les coeurs et permet de respirer entre deux sanglots. On ne reconnaît pas forcément ces personnes qui vous soutiennent. Mais parfois, l'observation de leurs yeux brillants de gel réveille un sentiment... Le sentiment d'être forcément leur meilleur ami. Car dans ces instants, impossible que quelqu'un d'autre ressente pour eux ce qui nous étreint.

Ce sont ces mêmes personnes avec qui on reste dehors jusqu'à six heures du matin en chantant comme des imbéciles. Des moments importants, seulement pour ceux qui font vivre ces matins.

Un jour, ces matins prennent fin. La suite de la journée est morte sans ces êtres d'exceptions pour vous accompagner... Mais ils ont disparus. Ils ne reviendront plus. Et alors ? Parfois vous fermez vos yeux, et revoyez ces gens que vous aviez l'habitude de connaître quand vous étiez jeunes.

La meilleure façon d'aimer les gens est de savoir les quitter. Ils sont partis. Ils sont encore là.

C'étaient les meilleurs, les pires, les pires au meilleur moment.


Jour de l'An  [04 Janvier 2007] 

Les statistiques démontrent que vous n'avez qu'un anniversaire, un seul anniversaire par an. Stupide, alors qu'il y a trois cent soixante-quatre autres jours, autant de non-anniversaires. Aujourd'hui c'est le vôtre, aujourd'hui c'est le mien, aujourd'hui c'est celui d'un monde qui trébuche en chemin.

Que ce monde est petit, Dieu du ciel ! Que le ciel est grand, vu de la Terre ! Quel enfer ce paradis où chacun compte ses bougies pour mieux fêter une agonie que personne ne décèle. Pourtant, chaque jour offre une deuxième chance. Chaque nouvelle année est une occasion pour nous de croire en tout. Mais personne n'essaie.

Personne n'essaie parce qu'on ne voit en nous que des étoiles filantes, des étoiles qui filent comme le temps. Le temps file, jusqu'à ce que ça puisse être notre dernier jour sur terre. C'est pourquoi nous sommes réunis ici, pour fêter votre non-anniversaire.

Et nous souhaitons à tout le monde, avec nos voeux les plus sincères, un joyeux non-anniversaire. A tous, à chacun ! Levez votre verre, croyez en l'être humain, en ses rêves, en son amour, en son chat roux ou en ses mains. C'est agréable de boire à la santé de quelqu'un, je suis sûr que vous serez d'accord avec moi à ce propos.
Joyeux non-anniversaire à vous !

Soufflez très fort sur la bougie, et le voeu s'accomplit !

Pfff... Joyeux non-anniversaire, mon cher et pauvre monde.


Masques de beauté  [11 Mars 2007] 

C'est l'histoire la plus dure que j'ai jamais conté. Je me sens comme si je gâchais quelque chose, comme si le monde gâchait quelque chose chaque jour. Quelque chose qui paraît faux. Les gens. Ils paraissent faux.
Ils se cachent derrière des mensonges, des rires et des larmes, sans jamais effleurer qui ils sont vraiment.

Mais vous mesdames et vous messieurs, entre tout ce que vous avez jamais vu ou avez été, entre ce qui est convenable et ce qui vous fait détourner les yeux, parce que ça ne ressemble pas à ce que vous souhaiteriez. Blanc. Juste parce que c'est tellement plus joli que le noir. Un monde tout blanc. Même un monde tout noir... ça ne ressemble à rien. Où sont les couleurs ? Vous devez foncez dans les gens pour les voir, pour voir leurs couleurs. Foncez sur les gens, rentrez-leur dedans si fort que ça fasse trembler votre tête, tellement fort que vous pourriez voir une réalité différente... Une réalité déformée est maintenant une nécessité pour être libre.

Qui est lui-même de nos jours ? Tout ce que je peux voir, ce sont des gens portant des masques. Ils essaient d'être comme des acteurs, ils essaient d'être quelqu'un d'autre. Mais tout ce que je peux voir, ce sont leurs tristes regards, tellement trop triste... Ils ont perdus leur identité !

Alors soyez vous-mêmes. Arrêtez de jouer. Dites ce dont vous avez besoin, ne vous contentez pas de ce que les autres disent que vous auriez besoin. Vous avez besoin de dire "Allez" ? Pourquoi ne pas y aller alors ? Si vous voulez partir, pourquoi ne pas juste le décider ? Choisissez une rangée, décidez-vous, que ce soit pour un train ou un avion ou pour vous marier ?

Décidez-vous, décidez-vous, décidez-vous ! Décider-vous... Prenez une décision s'il vous plaît.


Oublier le Futur  [17 Mai 2007]                                             

Pourquoi pas maintenant ? Beaucoup de choses ont changé récemment. Difficile de ne pas y penser. D'ailleurs, pourquoi oublier ? L'impression récurrente que c'était mieux avant... Ce serait un mensonge si je vous disais que cette époque ne me manque pas. N'oubliez pas ces instants passés ensemble, s'il vous plaît.

En regardant vers l'avenir, nous priions pour qu'il ressemble au passé.
Parce que nous savons au moins que beaucoup de bonnes choses nous sont arrivés par le passé, même si elles n'ont jamais semblé durer. Au moins, il y a eu de bons moments. Qu'attendre du futur ?

Que faire lorsqu'on se trouve soudainement incertains, du moins quand on pratiquement sûr de l'être ? Nous flottons dans un océan d'incertitude, et nous traitons la malchance et les revers de fortune comme des naufrages. Il faudrait qu'on se rappelle un peu plus souvent qu'on ne coule que si on arrête de nager...

Pourquoi s'inquiéter pour quelque chose qui n'arrivera peut-être jamais ? Pourquoi se perdre dans un souvenir dont la réalité n'existe plus ? Il suffit d'agir en son âme et conscience pour satisfaire la mémoire et protéger l'avenir.

N 'oubliez pas le passé. Ne pensez pas au futur. Le présent vous réserve encore de bons moments... Ah, si seulement ils pouvaient durer un peu plus longtemps.


Silence  [28 Novembre 2007]                                             

Un blanc dans la conversation. Certains mots sont juste si difficiles à dire... Certains mots prennent trop de temps à dire. Parfois, tout ce dont on a besoin, c'est d'un impossible silence.

Comment expliquer quelque chose qu'on ne peut voir, comment expliquer une chose qu'on a à portée de main sans pouvoir l'attraper ? Lorsque le monde devient trop bruyant, la seule échappatoire est la recherche du silence. Car tout ce qui n'est pas dit reste possible. Être un autre, être absent ou présent, être amis, être amants, rêver à cette vie qu'on n'aura pas et qui aurait été la plus belle. Il est de ces instants où, dans la recherche de la vérité, il n'y a que les mensonges qui font sourire.

Alors portons un toast. Aux malentendus, aux mensonges, à ces silences qui ne sont pas devenus réalités. A tous ces moments que nous avons presque partagés, aux mots dits trop fort et sans les penser, aux rêves non réalisées, à ceux que nous aurions aimés être, à tous ces instants que nous ne verront jamais et qui nous manqueront toujours. Au diable ce monde, au diable ses bruits, au diable ces cris...
Alors laissez-moi seul. On souffre moins lorsqu'on n'est pas ensemble, on souffre moins dans le silence. Le coeur comprend ce qui lui plait lorsque les mots ne sont pas compréhensibles... Ce sont juste des sons qui disparaissent, emportés par le vent.

Puisqu'on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles... Maintenant, taisez-vous et agissez, profitez du vent qui fera avancer votre vie. Parce qu'on ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut, mais que si on tend un peu l'oreille, on se rend finalement compte qu'on a ce dont on a besoin.

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