Je pense à toi © Jules (2003)
I.
Un jour, je finirai par lui clouer le bec ! Jaurais dû écouter
Louis, il avait raison
Tout avait commencé dans le bus. Je rentrais
du lycée, comme tous les vendredis, et Louis mavait rejointe. Cest
alors que cette peste dElodie Kellermann avait commencé à
parler assez fort pour être entendue à deux kilomètres à
la ronde.
« Regardez ! Elle est encore avec son petit ami ! »
Je me retournais brusquement. Le regard de tueuse que je lui lançais
aurait suffit à faire fondre en larme mon petit frère
Elodie.
Ça faisait deux fois quelle redoublait sa première, et cette
fois-ci, elle avait atterrie dans ma classe. Je ne me posais pas beaucoup de
questions à son propos : lécole, elle sen fichait,
mais ses parents étaient plutôt obstinés, et ils ne la laisseraient
pas sen tirer aussi facilement.
« Laisse tomber, » fit Louis, aussi peu attentif à
lopinion des autres quà son habitude.
Ses cheveux étaient complètement en bataille, ils navaient
jamais vraiment connu lordre. Son t-shirt noir contrastait avec sa chemise
dun blanc immaculé, et surtout avec son treillis vert kaki. Je
ne dis pas que, quand jétais au collège, javais été
insensible à lui et à ses grand yeux bleus, mais cétait
depuis longtemps fini.
Le rire des « copines » dElodie retentit, aussi
aigu que des cris doiseau. Elodie avait, quant à elle, des cheveux
impeccablement coiffés, comme si elle passait chaque matin plus de trois
heures dans sa salle de bain
Peut-être était-ce le cas. Comme
si ça pouvait vraiment la rendre plus belle... Je me retournais enfin
vers Louis.
« Comment tu peux supporter ça ? Elle ne ténerve
pas ?
- Ça te déplairait tant que ça que je sois ton petit ami ?
Je souris.
- Et de toute façon, je ne la connais pas.
Mon sourire seffaça. Moi, je la connaissais bien. Et je mattendais
à ce que, dès le lendemain, tout le bahut croit que je sortais
avec Louis. Comment sortir avec Clément après ça ?
- Ecoute
Attends-moi là, lui dis-je.
- Caro, reviens
Sa voix ne fit plus quune avec le ronronnement du bus. Je le traversais
tant bien que mal, et arrivais enfin à larrière. Elodie
me fixait, ses « amies » ne sachant pas vraiment quelle
figure prendre.
- Alors Caroline ? Tu tes fâchée avec ton petit copain ?
- Louis est juste un ami.
- Alors il a un nom ? Cest bien, cest plus pratique pour raconter
- Elodie, je te préviens, un seul mot de tout ça et
- Et quoi ? Tu vas appeler ton père à la rescousse ?
Ricana-t-elle.
Ma main siffla dans lair avant que je réagisse. Mais Louis arriva
juste à ce moment et retins mon bras. Je jetais un dernier regard à
Elodie avant de le laisser memmener. Elle navait plus lair
tout à fait sûre delle
Louis me fit asseoir à
côté de lui.
- Ça va ?
- Je
Elle
Pourquoi tu mas empêché de
?
- Tu allais la frapper ! Caro, je sais que tu es très sensible à
ce que les autres pensent, mais là
- Elle a parlé de mon père. »
Louis sapprêtait à dire quelque chose, mais se retint et
poussa un long soupir. Mon père était professeur de filmographie
et exerçait son emploi sur Paris. Ce qui fait que la majorité
du temps, il était loin de nous, loin de moi. Je ne sais plus comment
Elodie la appris, mais elle a très vite compris comment lutiliser
contre moi.
Jétais enfin descendue du bus et Louis était parti de son
côté. Comme souvent pendant le mois de novembre, il pleuvait encore
à Cherbourg, ce qui me fit forcer le pas. Les gouttes de pluie dégoulinaient
de mes cheveux quand jarrivais enfin chez moi, un appartement de la rue
Gambetta. Je déposais mon sac et ma veste trempés dans lentrée,
et me laissais tomber dans le canapé, au salon. Denis regardait encore
un de ses stupides dessins animés.
Soudain, je maperçus dune chose. Rien de très précis
en fait, cétait juste comme
quelque chose dans lair.
Toutes les poussières avaient été faites, la table était
mise
Ma mère passa en trombe dans la pièce, en sessuyant
ses cheveux quelles venaient sans doute de laver, avec juste le temps
de me lancer, dans un grand sourire :
« Ton père rentre ce soir. »
Une seconde, deux secondes, un déclic. Papa revient ! Elodie, Louis,
toute la journée seffaça de mon esprit, javais envie
de crier de joie. Et pourtant
Je restais assise. Mon père aimait
son travail. Il nous aimait aussi, bien sûr, et plus que tout autre chose,
mais le principal était que je laimais autant. Et faire quelque
chose de spécial, lui montrer à quel point il me manquait
Ça lui aurait fendu le cur. Il aurait immédiatement laissé
tomber son travail pour revenir. Il fallait donc que je fasse comme si cétait
une situation normale, et attendre, tout simplement. Papa revient !
Une odeur de lasagnes remplissait maintenant lappartement. Denis avait
laissé tomber la télécommande pour saccroupir devant
le four et regarder les lasagnes grésiller. Je navais jamais compris
la fascination quavait mon petit frère pour ce spectacle, mais
Il navait que huit ans après tout. Je zappais tranquillement, toujours
à ma place depuis presque deux heures que jétais rentrée.
Ma mère saffairait de nouveau à la cuisine, portant maintenant
la robe préférée de mon père. Le téléphone
sonna. Et sonna. Ma mère revint dans le salon.
« Tu pourrais répondre, Caroline. Je suis occupée,
moi
Allô ? »
Je retournais à mon émission. Pourquoi jaurais du répondre ?
Qui pouvait bien mappeler maintenant ? Javais déjà
tout raconté de ma semaine à Louis, Delphine attendrait bien le
lendemain. Ce nétait pas pour moi. Et ma série favorite
était sur le point de commencer. Et enfin, pourquoi ce serait toujours
les mêmes qui
Un bruit sourd. Je me retournais vivement. Le téléphone pendait
lamentablement au bout de son fil, ma mère était tombée
à genoux.
« Maman ! »
Elle était blême, son visage sétait complètement
décomposé. Elle
Elle me faisait peur.
« Maman ! Quest-ce quil y a ? »
Elle se tourna vers moi. Elle était sur le point de pleurer, ses yeux
se remplissaient de larmes. Lune delle finit par ruisseler sur ce
visage qui était encore rayonnant, quelques minutes auparavant.
« Ton père
Il a eu un accident de voiture
Il est
Il est mort. »
II.
« Allez, Caro ! Tu ne crains rien ! »
Cétait une belle journée dété.
« Je viens de le faire ! Il ny a aucun danger ! »
Le ciel était bleu, les oiseaux chantaient, et il y avait un monde fou
dans la piscine du village de vacances.
« Si tu descends, tu auras droit à une glace ! »
Je regardais mon père. Il comprit quil venait de me convaincre
et me sourit malicieusement. Je devais avoir lâge de Denis à
lépoque. Ma mère était enceinte et sétait
allongée sur un transat. Elle lisait tranquillement, nous regardant de
temps à autres. Ce toboggan était vraiment immense ! Un garçon
un peu plus âgé que moi sélança et le dévala
à une vitesse effrayante, pour enfin atterrir dans leau, éclaboussant
tous ceux qui navaient pas été assez rapides pour sécarter.
Ma peur revint à lassaut et je fis un pas en arrière. Une
main se posa sur mon épaule : mon père était remonté
et se tenait juste derrière moi.
« A deux ? »
Je hochais timidement la tête. Il me prit la main et, lorsque ce fut notre
tour, nous nous mîmes côte à côte sur le toboggan.
Plus rien pour me retenir, je glissais. Le vent sifflait agréablement
à mes oreilles, une sensation de bien-être me saisie. Soudain,
le vide et
Plouf ! Je remontais à la surface en essuyant mes
yeux.
« Alors, tu vois, rien de bien terrible
On sort et on va chercher
ta glace ?
Attends papa
On peut recommencer avant ? »
Un sourire.
Ce vide à la fin du toboggan
Rien en comparaison de ce que je ressentais
maintenant.
Des bruits de pas, une dizaine de personnes qui courent dans tous les sens,
affolés, un peu excités aussi
Cétait ma première
représentation de théâtre. Ma mère avait toujours
beaucoup aimé le théâtre, et ce nest que lannée
de mes treize ans que javais moi aussi décidé dy prêter
attention, en rejoignant la troupe amateur de mon collège. Cétait
le soir de la première, tous les parents et les amis étaient réunis
dans la salle municipale. Les quelques élèves assignés
aux décors étaient encore en train de se demander comment changer
le décor au milieu du troisième acte, et ce en moins dune
heure
Quel trac ! Je narrivais pas à marrêter
de trembler, je faisais les cent pas en récitant mon texte à voix
basse.
« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je suis heureuse de vous accueillir
ce soir à
»
Mon professeur de français vint se poster devant moi. Il avait lair
un peu anxieux.
« Ça va Caroline ? Tu as peur ?
- Un peu
- Cest normal, ne tinquiète pas
Euh
Il réfléchit une seconde, regarda autour de lui, puis reprit :
- On va commencer dans une ou deux minutes. »
Et il repartit. Cétait ma première année de théâtre
et cétait à moi quétait revenue la tâche
peu enviable de commencer le spectacle. Une minute pour me souvenir de la réplique
qui ferait rentrer deux autres comédiens sur scène. Une minute
pour trouver un miroir et vérifier mon maquillage. Toc. Ça y est,
les trois coups
Toc. Je vais sur la scène, me place face au rideau,
le grand moment est arrivé
Toc. Le rideau souvre, les projecteurs
sont braqués sur moi, je ne distingue pratiquement pas le visage des
spectateurs, ils ne sont que des ombres. Le rideau est complètement tiré,
cest à moi. Devant, juste au bord de la scène, des parents
se tiennent prêts, lappareil photo ou le caméscope à
la main. Cest à moi. Et aucun son ne sort de ma bouche. Jentends
des gens qui toussent, qui remuent sur leurs chaises, quelques chuchotements.
Faire le vide dans ma tête, cette réplique doit bien sy trouver,
quelque part
Le ronronnement des caméscopes qui me filment, immobiles,
mempêche de retrouver mon calme. Je vais finir par paniquer. Un
vide terrifiant emplit mon esprit.
« Mais où sont-ils donc tous passés
»
chuchote une voix.
Je baisse le regard vers les quelques parents présents juste en dessous
de moi. Mon père est là, mon texte à la main. Cest
cette réplique !
« Mais où sont-ils donc tous passés ! Le spectacle
va commencer, et aucun acrobate, aucun clown nest encore arrivé !
Mais
Ah, ça y est, jentends des pas
»
Juste le temps dapercevoir un sourire, et le spectacle continue
Ce vide, dans ma tête, je ne lavais plus jamais ressenti depuis
Jusquà aujourdhui.
«
Et cest sans doute la seule opportunité que
jaurais de faire ce que jaime », termina-t-il les yeux
pleins despoir.
Il était assis dans le canapé, ma mère à ses côtés.
Elle essayait de rester aussi souriante que possible, mais la tristesse se lisait
facilement sur son visage. Cest peut-être pour ça quelle
gardait la tête baissée, regardant la main de mon père serrée
dans la sienne.
« Je vous assure que ce nest pas seulement pour moi que je
fais ça
Cest aussi pour vous
Et je ne partirai que
si vous êtes daccord. »
Lannée de mes quinze ans
Mon père allait nous quitter,
lannée de mes quinze ans
Jétais révoltée.
Il nous abandonnait ! Les larmes me montèrent aux yeux, et je partis
en courant dans ma chambre.
Je claquais la porte et sautais sur mon lit, pour me blottir contre mon oreiller
et enfin me laisser aller à ma colère. Pourquoi nous laissait-il ?
Quy avait-il à Paris de mieux quà Cherbourg ?
Un travail ! Nous aimait-il moins que son travail ? Les larmes ruisselaient
sur mon visage, comme la pluie sur la fenêtre de ma chambre. Cétait
tellement injuste. Quelquun tapa discrètement à la porte.
Je lançais mon oreiller de toutes mes forces contre celle-ci. La porte
souvrit doucement et la tête de mon père apparut. Son habituel
sourire avait perdu de son éclat. Il avança lentement dans la
pièce. Je le regardais fixement, essayant de retenir mes sanglots. Il
sassit juste à côté de moi, sur le lit, et poussa
un long soupir.
« Caro
Tu sais, ton frère est encore trop petit pour
comprendre mon choix
Il ne se rend même pas compte que je vais partir
pendant un certain temps
Mais toi
Toi, tu dois comprendre.
- Pourquoi
Pourquoi tu fais ça ? Tu ne nous aimes plus ?
- Caroline !
Les larmes étaient visibles dans ses yeux.
- Je taime plus que tout ce qui existe sur cette terre ! Et je taimerais
toujours
Mais toi ?
- Je taime aussi papa !
Je lui sautais dans les bras. Je pleurais silencieusement, tandis quil
me prenait dans ses bras et me serrait aussi fort que possible, comme sil
avait peur de me perdre. Il me relâcha.
- Tu sais, si tu ne veux pas que jy aille, je resterais ici, avec toi.
Jeus une hésitation, un instant. Mais je laimais trop fort.
- Papa, il faut que tu y ailles. Si tu crois que cest...
Il me reprit dans ses bras, et me murmura, à loreille :
- Tu sais, Caro, tu vas me manquer
- Tu vas me manquer aussi papa. »
Et cétait vrai. Il mavait beaucoup manqué, dès
son départ, et jusquà la fin. Et je naurais jamais
cru que ce manque aurait pu devenir pire encore.
III.
Jaurais tant eu besoin que quelquun vienne me réconforter
ce matin-là, que quelquun vienne poser sa main sur mon épaule,
et me dise que tout irait bien
Jaurais tant eu besoin de mon père.
Ma mère lavait bien entendu compris, mais navait heureusement
pas essayé de prendre sa place. Elle ne vint que lorsque lheure
fut arrivée.
« Allez Caroline
Il est temps dy aller. »
Un cimetière, cest triste. Un cimetière, cest froid.
Ce cimetière aurait dû manifester toute ma tristesse. Il aurait
dû pleuvoir, dune pluie torrentielle comme on nen avait pas
connu depuis longtemps, pour montrer que ce jour était spécial.
Mais non. Cétait un froid soleil de décembre qui éclairait
la scène. Toutes ces pierres tombales
Tout était si impersonnel !
Cétait quelquun de spécial qui était mort !
Je sais, dans ces cas-là, généralement, tous les êtres
chers sont réunis au cimetière, assistent à la mise en
terre, pleurent le défunt, et sen vont continuer à vivre
une vie quun mort a à peine réussi à rendre plus
inestimable. Mais dans tous ces films, un de ces êtres chers tient toujours
à donner une dernière pensée au mort, comme pour laccompagner.
Et papa avait toujours aimé ces films. Çaurait pu être
moi, ça aurait dû être moi. Mais je nen avais pas la
force. Manifester tout mon amour en quelques phrases seulement, cétait
trop dur
Et ça aurait été rendre cet adieu définitif.
Je ny étais pas encore prête. Javais fini par demander
à ma mère de le faire. Elle savança près du
cercueil, comme un ange de la mort dans sa robe noire, les yeux rougis par les
pleurs.
« Vous savez tous pourquoi nous sommes réunis ici aujourdhui
Nous devons dire au revoir à lune des personnes qui a le plus marqué
notre vie
Juste un « au revoir »
- Cétait avant tout un être humain. Certains diront quil
nétait pas parfait. Mais personne
Personne au monde ne pourra
me citer un moment où il na pas aidé son prochain
Il avait choisi dêtre enseignant pour aider autant quil le
pouvait
Il était parfait.
- Cétait avant tout un mari et un père exemplaire. Il nous
aura aimé, Caroline, Denis et moi, bien plus que ce qui aurait suffit.
Il a su nous protéger de ce monde
Il mavait toujours protégé
- Mais comme on la si souvent dit, et malheureusement à raison,
ce sont toujours les meilleurs qui sen vont en premier. Il
Ce monde
aura eu raison de lui.
Pas un des meilleurs. Le meilleur.
- Aujourdhui, il nous quitte, pour un monde meilleur jose espérer.
Il nous quitte pour vivre en paix.
Il ne nous quitte pas
Il vivra toujours avec nous
- Alors
Au
Au revoir
»
Ma mère se mit à pleurer. Et moi aussi. Denis
aussi, même sil ne comprenait pas vraiment pourquoi.
La suite, cest une histoire ordinaire. Des gens en noirs, rien que des
silhouettes, se pressent autour de la mort puis sen vont et laisse des
survivants. Est-ce ce que jétais à ce moment-là ?
Une survivante ?
Jétais allongée sur mon lit, dans une chambre, dans un
appartement, dans un monde qui me semblait si vide maintenant. Et pourtant
Il y avait quelque chose de cyniquement ironique dans mon désarroi. Mon
père avait quand même été absent ces trois dernières
années malgré, bien sûr, quelques retours pour les vacances
notamment, qui étaient loin de masquer les autres longs mois dabsence.
Mon père navait pas souvent été à mes côtés,
il ne mavait pas soutenu autant depuis quil était parti,
même si rien navait changé entre nous deux. Si mes meilleurs
souvenirs avec lui remontaient jusquà avant son départ,
cétait pour une bonne raison. Pour les problèmes que javais
au lycée, je ne pouvais plus mappuyer sur lui pour maider,
juste sur cette impression de manque. Et javais besoin de cette sensation !
Alors pourquoi maintenant quil avait disparu, quil aurait dû
me manquer encore plus, pourquoi navais-je plus cette sensation ?
Javais retourné cette question de nombreuses fois dans ma tête
depuis lenterrement. La réponse vint de mon propre cur. La
mort de mon père navait pas augmenté le manque, elle avait
tout arraché, tout supprimé, elle avait créé un
vide, comme un trou noir. Et de là, rien ne ressortait. Plus de manque,
juste un vide. Le manque était mon seul besoin, la seule chose que je
demandais encore
Et on me lenlevait.
La vie, la mienne tout du moins, continuait pourtant. Ma mère sétait
vite rendue compte de mon état. Et elle mavait juste fait remarquer
que la dernière chose que mon père aurait souhaité, cest
que jarrête de vivre à cause de lui. Elle avait raison. Cest
sans doute pour ça que je tiens tant à elle. La vie doit continuer.
Je dois continuer, et je continuerais. Mais, ne tinquiète pas.
Je pense à toi, papa.
© Jules (2003)